Pendant deux jours, 200 startups, 200 investisseurs et 2.600 participants inscrits ont convergé au Luxembourg Venture Days, reliant les mondes des investisseurs et des startups.
Abigail Okorodus
Pour les plus de 550 startups actives au Luxembourg et pour beaucoup d'autres, l'obtention d'un financement est souvent une étape critique. Au-delà du soutien matériel évident, le fait d'avoir des investisseurs à bord peut ajouter de la crédibilité, attirer d'autres financements et ouvrir des portes vers des réseaux et des ressources précieuses. Il est essentiel de favoriser la relation entre ces deux entités pour que l'innovation prenne son envol.
C’est exactement ce qu’a proposé cette édition des Luxembourg Venture Days, co-organisée par Luxinnovation et la Luxembourg Private Equity and Venture Capital Association (LPEA) sous l'égide de Startup Luxembourg. Elle a réuni sous un même toit plusieurs initiatives-phares axées sur les investisseurs et les startups, en particulier dans le cadre de la conférence LPEA Insights et du programme d'accélération Fit 4 Start.
L'ampleur de cet événement - avec plus de 1.800 participants et plus de 200 investisseurs - est un véritable témoignage de la position du Luxembourg en tant que plaque tournante pour les deux, l'innovation et l'investissement.
Lex Delles, ministre de l'Économie, des PME, de l'énergie et du tourisme
Environ 60 startups dans les domaines du digital, de la santé et de l'espace ont présenté leurs solutions pendant les sessions de pitching de Fit 4 Start, avec de nombreuses autres startups présentant leurs solutions dans le cadre d'autres sessions.
«L'ampleur de cet événement - avec plus de 1.800 participants et plus de 200 investisseurs - est un véritable témoignage de la position du Luxembourg en tant que plaque tournante pour les deux, l'innovation et l'investissement», a déclaré Lex Delles, ministre de l'Économie, des PME, de l'énergie et du tourisme du Luxembourg.
Le ministre a annoncé le lancement d'un plan d'action, qui sera présenté dans les mois à venir, et qui permettra de soutenir davantage les startups, de la création à la mise à l'échelle, en renforçant leur croissance sur les marchés européens et internationaux.
L'un des principaux objectifs de ce plan est d'encourager la création de spinoffs, c'est-à-dire d'entreprises issues du solide écosystème de recherche du pays. Dans cette optique, l'incubateur technologique Technoport a été chargé de soutenir les projets d'essaimage les plus prometteurs et de guider les chercheurs tout au long du processus de lancement de leurs entreprises.
Une plateforme digitale unique destinée à attirer les talents et à faciliter leur transition dans le pays est également à l'ordre du jour.
Tout au long des deux jours de la conférence, des séances de réseautage et de mise en relation organisées par divers acteurs, dont la société de capital-risque Expon Capital, l'accélérateur de startups Tomorrow Street et l'initiative publique Startup Luxembourg, ont encouragé le partage d'expériences et les collaborations potentielles. Cette conférence unique en son genre a également servi de point de rencontre pour les business angels.
Comme l'a fait remarquer Michel Rzonzef, président du Luxembourg Business Angel Network, qui a investi environ 40 millions EUR dans des startups et qui est actif dans la création de flux de transactions, «les business angels sont un moteur essentiel de l'innovation».
Les Luxembourg Venture Days s'inscrivent dans le cadre de nos efforts pour combler le fossé de l'innovation.
Sasha Baillie, CEO, Luxinnovation
D'autres types d'investisseurs et de participants ont eu l'occasion de découvrir des solutions innovantes en cours d'élaboration, tandis que les startups présentes sur scène ont perfectionné leurs compétences en matière de présentation.
Une masterclass a permis aux entrepreneurs d'acquérir le savoir-faire nécessaire à la création d'un pitch parfait. En outre, des sessions de reverse pitching ont été organisées au cours desquelles plusieurs entreprises ont présenté leurs défis aux startups, et des business angels, des entités européennes et nationales ont également montré comment ils aident les entreprises de l'écosystème à prospérer.
«Les Luxembourg Venture Days s'inscrivent dans le cadre de nos efforts, certes limités, pour combler le fossé de l'innovation. Cela fait partie de la mise en œuvre de la stratégie du gouvernement luxembourgeois pour les start-ups (telle qu'elle est présentée dans sa feuille de route ‘From start to scale’). Cet événement n'est pas une initiative ponctuelle. Il fait partie d'une stratégie, une stratégie nationale qui est alignée sur la stratégie européenne», a déclaré Sasha Baillie, CEO de Luxinnovation.
La conférence LPEA Insights qui s'est tenue le 17 octobre s'est concentrée sur le thème de l'excellence opérationnelle dans les marchés privés et sur la manière de créer de la valeur à l'ère de l'IA. «Nous avons battu notre record avec plus de 1000 inscriptions et plus de 750 personnes présentes sur ces deux jours», a annoncé Stéphane Pesch, CEO de la LPEA.
Plusieurs sessions ont été consacrées à la manière d'entretenir la confiance des investisseurs, aux divergences entre les marchés privés de l'UE et des États-Unis, aux fusions et acquisitions, aux défis réglementaires, à l'intégration des technologies et à la cybersécurité, aux stratégies de collecte de fonds de capital-risque et aux exigences de mise en place, et à bien d'autres choses encore.
Nous avons battu notre record avec plus de 1000 inscriptions et plus de 750 personnes présentes sur ces deux jours.
Stéphane Pesch, CEO of the LPEA
Les acteurs internationaux et leurs points de vue n'ont pas été oubliés lors des Luxembourg Venture Days : GP Bullhound a présenté son étude sur les tendances de croissance de la scène technologique européenne, tandis que Dealroom et Dealflow ont partagé leur analyse du développement et de la croissance des startups qui ont reçu un financement de l'UE.
L'accélérateur de startups américain gener8tor a présenté les startups européennes innovantes de la deuxième cohorte de son programme d'accélération luxembourgeois. L'investisseur en capital-risque Accelerace, basé au Danemark, et le groupe d'investissement français Wendel ont partagé leur expérience sur la valeur et les avantages de l'investissement dans les startups dirigées par des femmes et sur ce qu'il faudrait faire pour combler le fossé en matière d'investissement. Il s'agit de créer davantage de modèles, de changer les stéréotypes et de faire en sorte que les investisseurs prennent davantage de risques.
L'échange d'expériences pratiques s'est poursuivi tout au long des Luxembourg Venture Days. Lors de la cérémonie de clôture, qui s'est achevée par l'annonce des 20 startups sélectionnées pour la prochaine édition de Fit 4 Start, Dusan Stojanovic, partenaire fondateur de True Global Ventures 4 Plus, a dévoilé les mégatendances de l'IA. Il a notamment mis en évidence cinq secteurs verticaux dans lesquels l'intelligence artificielle façonnera l'avenir du travail. Il s'agit des domaines juridiques, du KYC et de la conformité, du marketing et des ventes, du codage et de la cybersécurité, ainsi que de l'éducation et du développement durable. Il a toutefois mis en garde: «On ne construit pas une (entreprise) de la Silicon Valley sans recherche. Cela ne vient pas avec des entrepreneurs et de l'argent. Il faut de la recherche fondamentale».
Il faut plutôt investir de manière cohérente à travers les cycles.
Jeremy Shure, Sella Group
Les principaux experts qui ont participé à un panel sur l'état actuel du capital-risque au Luxembourg et en Europe ont souligné le besoin d'efficacité du capital, de liquidité et de stratégies d'investissement à long terme. «Dans le monde du capital-risque, il n'est pas possible d'entrer et de sortir. Il faut plutôt investir de manière cohérente à travers les cycles, et pas seulement d'une année sur l'autre», a souligné Jeremy Shure, Senior Investment Partner au sein de la société italienne de services financiers Sella Group. L'impact de l'IA sur les valorisations a également été souligné dans ce panel, les entreprises d'IA étant évaluées 68% plus haut que leurs homologues sans IA.
À la lumière du savoir-faire disponible au sein de la communauté des startups, les mots de M. Pesch résonnent: «nous sommes persuadés que si nous travaillons main dans la main en tant qu'écosystème, nous serons aussi forts que nous l'avons toujours voulu et nous y parviendrons".
