La réduction de l'empreinte carbone du secteur de la construction est une problématique majeure à laquelle l'utilisation du bois comme matériau peut répondre. Un workshop animé par Luxinnovation a fait le point sur le sujet.
Dans un contexte général de changements climatiques, le secteur de la construction est en première ligne pour trouver des solutions afin de réduire son empreinte carbone. Entre 30% et 40% émissions de CO₂ dans le monde proviennent de ce secteur économique majeur.
Et si l’avenir étant dans le bois? Ce matériau, naturel, renouvelable et recyclable, offre des atouts majeurs dans la transition vers une construction durable. En stockant le carbone tout au long de sa durée de vie, il contribue à limiter les gaz à effet de serre, tout en répondant aux exigences de performance et de confort des bâtiments modernes.
Pourtant, le potentiel du bois reste sous-exploité, notamment face à des réglementations strictes, un approvisionnement local encore limité et une concurrence forte des matériaux traditionnels. Développer une filière bois locale robuste est donc essentiel pour maximiser ses bénéfices environnementaux et économiques.
C’est tout l’objectif du projet Interreg W.A.V.E. (Wood Added Value Enablers), qui bénéficie du soutien du programme Interreg Grande Région 2021-2027. Ce projet vise à soutenir le développement d'une filière bois régionale performante basée sur le renforcement de la chaîne de valeur.
Quelques constructions remarquables de bâtiments tertiaires à plusieurs étages, incluant cette composante bois, sont sortis de terre au Luxembourg. Citons, ainsi, le complexe «Allegra», à Leudelange, dans lequel la société de construction CDCL a installé son nouveau siège social. Il s’agit, au Luxembourg, du premier bâtiment construit en structure modulaire préfabriquée hybride béton-bois, selon le système CREE d’origine autrichienne.
Le bâtiment «Wooden», lui aussi à Leudelange, est un mastodonte de bois de près de 10.000 m2, ce qui en fait le plus grand bâtiment tertiaire en ossature bois dans le pays. Il s’appuie lui aussi sur une structure portante préfabriquée en bois-béton.
Ces deux exemples grandeur nature ont servi de support à un récent événement organisé par le Luxembourg Wood Cluster, géré par Luxinnovation, dans le cadre du projet W.A.V.E., en partenariat avec ses partenaires belges et allemands.
Un atelier d’experts a, ainsi, été proposé sur la thématique «Systèmes composites bois-acier et bois-béton» et a réuni quelque 75 participants, avec le soutien du ministère luxembourgeois de l'Économie et de Neobuild. «Il est important de donner aux ingénieurs, planificateurs, développeurs et exploitants, ainsi qu’aux entreprises de l'industrie du bois, des informations concrètes sur les technologies de construction innovantes. Ils ont pu avoir un aperçu plus approfondi de ces projets innovants, mais aussi élargir leur réseau industriel», explique Ralf Köhler, le manager du Luxembourg Wood Cluster.
Les avantages et les défis d’une telle construction systémique ont été soulignés à l’occasion d’une table ronde animée par des spécialistes de l'Université du Luxembourg (Prof. Dr.-Ing. Christoph Odenbreit, titulaire de la chaire de construction métallique et composite à l'Université du Luxembourg et Teodora Bogdan, chercheuse) et à laquelle ont participé des personnalités bien connues de l'industrie de la construction durable. Les échanges ont permis de mettre en évidence les aspects technologiques et de planification de la construction composite en bois.
Notre ambition est d’accompagner les développements technologiques dans la construction de systèmes en bois.
Ralf Köhler, Luxinnovation
Les aspects de l'équilibre entre les émissions de CO2 et les considérations économiques, les questions de gestion environnementale et sociale, la recyclabilité du bois et les défis dans le processus de planification et d'approbation dans le cadre de la coopération transfrontalière, ont notamment été abordés.
«Les discussions ont été très fructueuses et ont marqué le début d'une activité systémique du projet Interreg W.A.V.E.», se réjouit Ralf Köhler. «Notre ambition est d’accompagner les développements technologiques dans la construction de systèmes en bois, en mettant l'accent sur les effets de rationalisation des matériaux et des coûts, mais aussi le développement ultérieur d’innovations déjà existantes pour la production et l'utilisation de matériaux composites et composites en bois; poutres mixtes bois-acier et bois-béton dans la construction statique en bois.»