Les études environnementales permettent non seulement d’évaluer l’empreinte d’une entreprise, mais aussi de déterminer les stratégies et les mesures nécessaires pour passer à un modèle plus durable. Exemple avec Amer-Sil, qui a bénéficié du soutien de Luxinnovation dans sa démarche.
Amer-sil est un fabricant 100 % luxembourgeois qui produit deux composants essentiels pour les batteries plomb-acide: les séparateurs et les gaines Ses activités s'étendent aux monde entier.
Les racines de l'entreprise remontent à 1970, date à laquelle elle a commencé ses activités au Luxembourg. Au fil des ans, l'entreprise a évolué, embrassant le changement et l'innovation pour rester compétitive et pertinente sur un marché des batteries industrielles en permanente évolution.
L'une de ses principales priorités est de trouver des solutions plus respectueuses de l'environnement et plus rentables pour son procédé de production énergivore qui consomme du gaz pour faire de la chaleur. En vue de réduire sa facture énergétique et d’adapter son outil industriel aux enjeux environnementaux contemporains, Amer-Sil a pu bénéficier en 2021-2022 d’une étude environnementale subventionnée par le ministère de l’Economie.
Sans cette analyse précoce, nous aurions pu dépenser trop. Ou pas assez.
Cette étude, menée par des cabinets d’expertises externes, visait à identifier les principaux gisements d’économie d’énergie dans le procédé de production d’Amer-Sil, et à comparer des solutions techniques, sous l’angle de leur impact environnemental, économique et sur la production, en vue de choisir la solution optimale pour réduire l’empreinte carbone de l’activité.
La réalisation de l'étude environnementale réalisée par Amer-Sil a permis d'identifier les domaines à améliorer et d'optimiser les processus existants. Le CEO Alain Cattiaux explique que la raison de l'étude environnementale était double. «La première raison, puisque nous sommes une entreprise de 53 ans, est que nous voulions travailler sur la durabilité de l'entreprise, c'est-à-dire être propre d'un point de vue environnemental, afin de respecter toutes les réglementations européennes et luxembourgeoises, notamment en termes d'émissions de CO2. Deuxièmement, il nous fallait aussi contrôler nos coûts de production. Par chance, nous avons commencé cette étude avant la crise énergétique», explique-t-il.
Nous voulions travailler sur la durabilité de l'entreprise, c'est-à-dire être propre d'un point de vue environnemental, afin de respecter toutes les réglementations européennes et luxembourgeoises.
Il ajoute que l'étude a également permis de prendre des décisions éclairées sur les investissements futurs. «Nous pourrions dire, par exemple, que nous remplaçons notre four, mais il fonctionne encore. L'objectif est donc d'optimiser et d'avoir un investissement bien calibré en fonction de nos besoins. Sans cette analyse précoce, nous aurions pu dépenser trop. Ou pas assez.»
Ihsan Goksu, Product Development and Innovation Manager, souligne les principaux résultats de l'étude.
«Dans un souci de modernisation, nous ne savions pas vraiment quelles technologies utiliser, et cette étude nous a permis de les identifier. Nous avons collaboré avec une société lyonnaise, le Cetiat - Centre Technique des Industries Aérauliques et Thermiques, qui nous a aidés à analyser nos procédés et nos process, afin de pouvoir utiliser les technologies les plus appropriées pour les développer. Une douzaine de propositions a été faite, parmi lesquelles nous avons choisi celles qui avaient le plus d'impact économique et écologique», explique-t-il.
Des partenariats avec des entreprises suisses, françaises et luxembourgeoise pour la mise en œuvre de certaines des actions décrites par l'étude ont été identifiés et seront déployés encore cette année. «En plus des actions proposées, nous avons également inclus nos propres initiatives suite aux enseignements tirés de cette analyse», déclare M. Goksu.
Je ne crois pas qu'une entreprise ait jamais regretté d'avoir fait réaliser un tel audit, car il fournit une multitude d'informations très utiles et permet d'optimiser les dépenses d'investissement.
Amer-Sil développe régulièrement de nouveaux produits. Ces développements résultent d’activités de recherche et développement (R&D) menées par les équipes d’Amer-Sil, et pour lesquelles d’autres subventions RDI ont été demandées, toujours avec le soutien de Luxinnovation.
L'entreprise a récemment soumis une autre demande d'aide aux investissements environnementaux, avec l'aide de Luxinnovation, conformément à l'article 6 de la loi sur les aides à l'environnement afin d’acheter et d’installer les technologies identifiées dans l'étude et de réduire ses consommations de gaz.
L'objectif est donc d'optimiser et d'avoir un investissement bien calibré en fonction de nos besoins.
Outre l’agence nationale de l’innovation, le CEO d’Amer-Sil souligne également le soutien de plusieurs autres acteurs de l'écosystème tels que l’Energieagence et la FEDIL.
L’Energieagence a réalisé des audits énergétiques pour l'entreprise. «Je ne crois pas qu'une entreprise ait jamais regretté d'avoir fait réaliser un tel audit, car il fournit une multitude d'informations très utiles et permet d'optimiser les dépenses d'investissement», ajoute-t-il.
Au-delà des technologies de batteries conventionnelles, l'entreprise explore activement des solutions de stockage d'énergie renouvelable afin de réduire davantage la dépendance aux combustibles fossiles. «En termes de développement futur, nous voulons être un acteur dans les nouveaux types de batteries, qui ne sont ni au plomb ni au lithium. La demande augmente fortement pour le stockage de l’électricité produite par des sources renouvelables mais intermittentes (solaire, éolien) et c'est la prochaine phase de développement d'Amer-Sil», conclut M. Cattiaux.
Crédit photo: Amer-sil